11/04/2012
France

Un hiver 2012 marqué par une faible recharge des nappes phréatiques

La première Commission de suivi hydrologique de l'année 2012 s'est
réunie le 11 avril au ministère du Développement durable pour réaliser
le bilan météorologique et hydrologique des dernières semaines et de
l'hiver 2012. Cette réunion a permis de faire un point très précis sur
les niveaux de précipitations, l'état des nappes phréatiques et des
cours d'eau, bassin par bassin.

Les mois de janvier à mars 2012 ont été marqués par un déficit
pluviométrique important. Cette sécheresse hivernale fait suite à un
automne 2011 déjà très sec sur la quasi totalité du territoire, à
l'exception des régions méditerranéennes qui avaient recueilli une
quantité d'eau proche ou supérieure à la normale. Le déficit
pluviométrique de l'automne 2011 et de cet hiver est donc préoccupant
sans être alarmant. Il est à l'échelle nationale proche de 25 %, soit le
niveau observé à la même date en 1990 (25 %) ou 2005 (26 %) mais sans
atteindre le déficit historique de 1973 (28 %) ou 1989 (29 %). La
situation la plus problématique concerne la moitié ouest du pays et
notamment le quart sud-ouest où le déficit pluviométrique est proche des
records des 50 dernières années. La région Midi-Pyrénées est
particulièrement touchée avec un déficit de 35 %.

Le déficit des précipitations efficaces, qui servent habituellement en
cette période à la recharge des nappes souterraines et à l'écoulement
des cours d'eau, est encore plus marqué. Il en résulte des débits des
cours d'eau particulièrement bas et des nappes souterraines dont la
recharge sera quoi qu'il arrive limitée. La situation hydrologique en ce
début de mois d'avril invite donc à une grande prudence pour cet été.
La pluviométrie des prochaines semaines sera très importante pour la
suite de l'année hydrologique, les précipitations printanières et
estivales pouvant limiter les conséquences de ce déficit. Les services
de l'État restent vigilants quant à l'évolution de la situation et sont
prêts à prendre toutes les mesures de restriction ou de limitation des
usages de l'eau qui pourront s'avérer nécessaires.

Cette sécheresse précoce fait suite à une année déjà difficile et
justifie une amélioration de la gestion de la ressource en eau dans les
zones aujourd'hui en déséquilibre. La mise en œuvre de la réforme de la
gestion quantitative engagée depuis 2007 (avec la définition des volumes
prélevables et la révision des volumes autorisés, la création des
organismes uniques de gestion collective de l'irrigation, etc.) ainsi
que des dispositions prévues par le plan national d'adaptation de la
gestion de l'eau en agriculture en novembre 2011 (la réduction des
volumes d'eau prélevés sur 14 000 hectares en implantant des cultures
plus économes en eau, la construction de retenues d'eau supplémentaires
plus diverses actions pour améliorer l'efficience des systèmes
d'irrigation) doit permettre de poursuivre les économies d'eau et
d'assurer l'équilibre entre les besoins et les ressources disponibles.

Créée en 2010, la Commission de suivi hydrologique est 
présidée par André Flajolet, député et président du Comité national de
l'eau ; elle rassemble les représentants des usagers de l'eau, des élus, des
membres de comité de bassins, et des experts. Elle recueille leurs avis
et propositions pour favoriser une meilleure coordination et cohérence
des actions dans les différents départements. La Commission se réunit
chaque année régulièrement, dès lors que la situation hydrologique le
rend nécessaire.

Environnement France – 11-04-2012